Tomber malade tue
Je déteste l'odeur les hôpitaux. Je déteste l'atmosphère qui règne, les regards des malades. Je déteste leur espoir, comme si ça ira mieux s'il l'espéraient. Ce que j'aimais par contre, c'est les voir s'accrocher, voir ce petit éclat dans leurs yeux s'éteindre, jour après jour. Je suis Moha, agent de service dans une clinique, ou l'hôpital des riches comme certains aiment l'appeler. Je travaillais de mon plein gré tous les jours de 7h à 22h, une heure de repos, je rentrais dormir, puis recommencer. J'ai oublié d'ajouter que j'aimais bien les patients atteints de cancer de poumons. Pourquoi ? Parce que c'était plus facile de les t*er ; d'une part ils n'avaient pas beaucoup de chance de survie et toute façon, ils mourraient d'asphyxie, donc à vrai dire, je ne les t*ais pas, je ne faisais qu' accélérer le processus. Et d'une autre part personne n'éveillait aucun soupçons. Les patients aimaient bien discuter, raconter leur vie, et surtout raconter ce qu'ils allaient faire après être sorti de là. J'écoutais attentivement tous leurs rêves ridicules, puis le soir même, je les achevais. J'aimais bien jouer le rôle du Dieu. La plupart des patients m'aimaient bien, jusqu'au moment de leur mort, leur dernier regard est toujours un mélange de confusion, peur, regret et demande d'aide, moi, je leur offrais un beau sourire en me régalant d'une tasse de thé à la menthe. C'était mon petit rituel.
Dois-je les appeler mes victimes?
Celui qui trouvera ces feuilles doit probablement penser que je suis un monstre sans valeurs et je le suis. Je mettrai ces feuilles dans une enveloppe que je glisserai dans la poche de quelqu'un dans la rue, donc cher lecteur ou lectrice, peut-être qu'on s'est déjà rencontré, peut-être que j'ai enlevé l'âme de l'un de tes proches et qui c'est ? Peut-être que tu attraperas un cancer des poumons.
Moha
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